Depuis plus de trois décennies, le Bénin a souscrit à l’approche des soins de santé primaires
telle que définie à la conférence d’Alma-Ata (1978) et renforcée par l’Initiative de Bamako
(1987). Le pays a mis en oeuvre diverses expériences de soins de santé au niveau
communautaire ...avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et la
participation des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les Organisations
Communautaires de Base (OCB). Celles-ci ont contribué à l’amélioration de l’offre des
services de santé, malgré l’absence d’une politique coordonnée devant servir de cadre
institutionnel à la santé communautaire.
A l’étape actuelle du processus de mise en oeuvre de diverses expériences pilotes d’actions
communautaires, le Ministère de la Santé s’est engagé dans une réflexion visant l’élaboration
d’une politique nationale de santé communautaire. Celle-ci devra servir à encadrer la mise à
l’échelle des interventions communautaires qui ont démontré leur efficacité et leur impact
sur les populations cibles. Cette réflexion a entraîné la tenue du forum national sur la santé
communautaire en Novembre 2013 à Cotonou.
Le document de Politique de Santé Communautaire s’arrime au Plan National de
Développement Sanitaire à travers lequel le Bénin ambitionne de « disposer en 2025 d’un
système de santé performant basé sur des initiatives publiques et privées, individuelles et
collectives, pour l’offre et la disponibilité permanente de soins de qualité, équitable et
accessible aux populations de toutes catégories, fondées sur les valeurs de solidarité et de
partage du risque pour répondre à l’ensemble des besoins de santé du peuple béninois » Dans
le présent document, il est défini une vision, des priorités et des stratégies pour les dix
prochaines années en santé communautaire. La principale innovation réside dans la
conception et la mise en place au niveau de chaque village et quartier de ville de la
composante locale du système national de santé (CoLoSS) en partenariat avec toutes les
parties prenantes. Le document précise les conditions requises et les mesures
d’accompagnement pour la réussite de la nouvelle politique dans le sens de l’autonomisation
(empowerment) progressive des populations.
more
Des efforts considérables ont été menés pour apporter aux
populations rurales du continent africain des soins de base. Mais
la qualité de ces soins reste aujourd’hui peu satisfaisante car le
médecin généraliste est le plus souvent absent en première
ligne. Cette situation est paradoxa...le en regard du nombre de
médecins formés dans les facultés en Afrique francophone et à
Madagascar. Le déficit en médecin généraliste, exerçant dans les
zones rurales, reste particulièrement préoccupant alors que
les jeunes médecins sans emploi se multiplient dans les villes.
L’ONG Santé Sud, depuis plus de vingt ans, propose un concept
– la médecine générale communautaire – qui, associé à un dispositif
d’accompagnement, a permis l’installation de plus de deux
cents médecins généralistes communautaires au Mali et à
Madagascar. Ce concept a pour intérêt d’associer, dans une même
pratique, la médecine de famille et les Soins de Santé Primaires.
S.F.S.P. | « Santé Publique »
2014/HS S1 | pages 59 à 65
Considerable effort has been made to provide rural African
populations with basic health care, but the quality of this care
remains unsatisfactory due to the absence of first-line GPs. This is
a paradoxical situation in view of the large number of physicians
trained in medical schools in French-speaking Africa and
Madagascar. of the lack of GPs working in rural areas is a real
concern, as many young doctors remain unemployed in cities.
For more than 20 years, the NGO Santé Sud has proposed a
Community General Medicine concept, which, combined with
a support system, has allowed the installation of more than
200 community GPs in Mali and Madagascar. The advantage of
this concept is that it provides family medicine and primary health
care in the same practice.
S.F.S.P. | « Santé Publique »
2014/HS S1 | pages 59 à 65
more