Au Burkina Faso, les personnes vivant avec le VIH (PvVIH) ont régulièrement recours à des substances naturelles pour traiter certaines infections opportunistes. C’est ainsi que le suc des feuilles fraîches de Mitracarpus scaber Zucc. ex Schult. & Schult. f. (Rubiaceae) et de Senna alata (L.) Roxb. (Fabaceae) sont utilisés comme antimycosiques. En ce qui concerne le zona et les poussées herpétiques, les feuilles fraîches de Phyllanthus amarus Schumach. & Thonn. (Euphorbiaceae), la sève de Mangifera indica L. (Anacardiaceae), le gel de Aloe buettneri Berger (Liliaceae) et la galle de Guiera senegalensis J.F. Gmel. (Combretaceae), sont les drogues végétales les plus utilisées. Des substances naturelles sont également recommandées par les tradipraticiens de santé pour la récupération immunologique et nutritionnelle, le traitement précoce de l’infection à VIH et la réduction des effets secondaires des traitements ARV (antirétroviral). Il s’agit respectivement pour les plus importantes d’entre elles, des feuilles de Moringa oleifera Lam. (Moringaceae), de la pulpe du fruit de Detarium microcarpum Guill. & Perr. (Fabaceae), de la spiruline et du pollen issu de la ruche.
Les substances naturelles pouvant avoir une interaction avec les traitements conventionnels et plus particulièrement avec les médicaments ARV, les plantes contenant des tanins catéchiques, des dérivés 1,8 hydroxyanthracéniques laxatifs et des molécules hépatotropes ou inductrices enzymatiques, sont classées à risque, et leur utilisation par les PvVIH est étroitement surveillée.